Le départ brutal de Ben Moody en pleine tournée d’Evanescence a fait craindre la disparition du groupe. Mais que les fans se rassurent, Evanescence continuera sans lui. Amy Lee fait le point sur l’avenir du groupe.

Quand Ben Moody, le co-fondateur et principal compositeur d’Evanescence, a décidé de quitter le groupe, est-ce que tu t’y attendais ?

Amy Lee : Non. Ben a toujours été imprévisible. Il y a beaucoup d’aspects de sa personnalité que personne n’a jamais compris, et je crois que c’est quelque chose qu’il apprécie. Il aime ce mystère qui l’entoure. Il est d’une humeur différente chaque jour. Avant son départ, nous étions tous très malheureux. Il y avait une mauvaise ambiance au sein du groupe. Mais depuis qu’il est parti, tout va très bien. Je ne lui ai pas parlé depuis qu’il a quitté le groupe, mais j’espère qu’il est enfin heureux.

Comment son départ a-t-il affecté la tournée ?

Nous avons dû repousser quelques dates mais, à part çà, tout s’est poursuivi comme prévu. Nous avons remplacé Ben à la guitare par Terry Balsamo, du groupe Cold. C’est un guitariste génial avec lequel nous nous entendons tous très bien.

Ben était le principal compositeur du groupe, est-ce que tu appréhendes de retourner en studio sans lui pour enregistrer le deuxième album d’Evanescence ?

Non, au contraire. Nous avons tous hâte que la tournée se termine afin de rentrer à la maison pour nous mettre à écrire. Nous allons tous rentrer chez nous en mars et composer chacun de notre côté. Ensuite, nous nous retrouverons en studio et verrons ce que çà a donné. Notre nouvel album sera le fruit d’un vrai travail de collaboration. Composer est l’une des choses que j’apprécie le  plus dans ce métier. J’ai composé tous les chœurs de musique classique sur « Fallen » et j’aimerais d’ailleurs composer la bande originale d’un film dès que j’en aurai l’occasion.

A quoi penses-tu quand tu es sur scène devant des milliers de personnes ?

Chaque concert est différent, mais, pendant les premières chansons, j’essaie toujours de dépasser ma timidité naturelle pour être à l’aise face au public. J’évite d’ailleurs de regarder les spectateurs des premiers rangs au début du concert. Puis, je commence petit à petit à me détendre et à oublier où je suis. Je ne pense alors à rien d’autre qu’aux sentiments que m’inspire la musique et à l’énergie dégagée par la foule. Les meilleurs concerts sont toujours ceux où j’arrive à faire totalement abstraction du reste du monde et à oublier tous mes soucis.

Est-ce que tu es parfois abordée par des fans étranges ?

 La rencontre la plus bizarre qui me soit arrivée avec un fan s’est déroulée à Paris, quand un garçon m’a demandé une mèche de cheveux pour pratiquer une cérémonie vaudou ! Evidemment, j’ai éclaté de rire et j’ai refusé. Il a eu l’air de bien le prendre et m’a alors demandé de poser avec lui pour une photo. Quand il a passé son bras autour de mes épaules pour poser devant l’objectif, il en a profilté pour m’arracher un cheveu avant de prendre la fuite ![rires]

Si tu pouvais influencer la vie des gens d’une autre manière que par la musique, que ferais-tu ?

J’adorerais m’investir dans un programme d’aide aux personnes ayant subi des mauvais traitements. J’aimerais les aider à retrouver leur confiance en eux et l’estime de soi. En particulier, s’il s’agit d’enfants, car je pense qu’il est plus facile d’enseigner des choses à des enfants qu’à des adultes. De plus, les enfants sont notre bien le plus précieux. Je crois qu’ils connaissent tous les secrets du monde car ils sont encore purs.

Ton type vocal est très particulier. D’où vient-il ?

Je n’ai jamais pris de cours de chant avec un professeur. Mais pendant des années, j’ai fait partie d’une chorale que j’ai d’ailleurs fini par diriger. C’est peut-être pour çà que mon style ne ressemble à personne…

Que fais-tu pour prendre soin de ta voix ? Elle doit être mise à rude épreuve lors d’une tournée mondiale…

Je bois beaucoup de thé à base d’orme rouge et de réglisse. J’essaie aussi d’éviter certains aliments qui abîment la gorge, comme le chocolat et les produits laitiers. Mais c’est dur parce que je suis gourmande ! Et avant chaque concert, je passe au moins quinze minutes à chauffer ma voix. Les deux choses principales à faire pour préserver ses cordes vocales sont de boire beaucoup d’eau et de dormir énormément. Je dors au moins neuf heures par nuit, parfois dix. J’ai souvent l’impression de ne pas profiter assez de la vie en dormant autant, mais j’en ai vraiment besoin.

Tu es l’une des rares chanteuse de Nu Metal. Penses-tu que ce statut te permet d’attirer davantage de filles vers un style musical plutôt apprécié par les garçons ?

Contrairement aux idée reçues, je crois que beaucoup de filles aiment le rock. Mais elles sont souvent rebutées par les paroles sexistes de certains groupes. Heureusement, ce n’est pas le cas de tous les groupes et la musique rock est si attrayante qu’on ne peut pas lui résister.
Quand vous entendez un titre rock, çà vous donne forcément envie de vous lever et de danser.